Laboratoire de géomorphologie et de sédimentologie (LGS)
Localisation | Responsable |
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Local 3119 | Donald Cayer |
Présentation
Le Laboratoire de Géomorphologie et de Sédimentologie (LGS), situé au 3e étage du pavillon Abitibi-Price, est l’un des laboratoires du Département de géographie de l’Université Laval.
L’utilisateur trouvera au LGS les ressources matérielles nécessaires pour le traitement des échantillons et pour les diverses analyses de laboratoire. Il trouvera aussi l’expertise et l’encadrement nécessaires pour le traitement de l’information et l’interprétation des résultats. Pour répondre à certains objectifs spécifiques, l’utilisateur pourrait être orienté vers un autre laboratoire faisant partie du réseau des laboratoires spécialisés de l’université Laval. Par ailleurs, l’ensemble ou une partie des analyses d’un ou des échantillons peut être confié au personnel du laboratoire.
Mission
Le LGS a pour mission de fournir aux étudiants et aux stagiaires, un environnement de travail adéquat et sécuritaire, un parc d’équipements modernes ainsi qu’un encadrement pédagogique et professionnel de qualité afin de bien répondre aux exigences des différents domaines de recherche du département.
Techniques d'analyse
Les recherches menées dans les domaines de la géomorphologie et de la sédimentologie se fondent sur l’étude des sédiments minéraux. Après les travaux de terrain (relevés géomorphologiques, stratigraphie, etc.), les sédiments échantillonnés doivent être caractérisés par l’entremise de diverses analyses telles la granulométrie, la minéralogie, la morphoscopie et l’exoscopie des quartz. Les données informent sur l’origine des sédiments, sur les modes de transport et sur les modalités de mise en place. De ce fait, on peut reconstituer le ou les environnements dans lesquels ont évolués les sédiments. Par ailleurs, les données renseignent aussi sur les propriétés géotechniques d’un dépôt, le calibrage d’un granulat à exploiter, le comportement des colloïdes dans l’environnement et la porosité d’un dépôt en hydrogéologie. Les données analytiques servent généralement à vérifier les hypothèses émises en début d’étude. L’analyse mérite donc d’être réalisée avec soins dans des conditions idéales avec des équipements appropriés.
Préparation des échantillons
Les échantillons prélevés lors des travaux de terrain doivent à priori, être traités avant l’analyse. Le LGS est équipé pour effectuer le traitement de l’échantillon y compris la séparation (sous-échantillonnage), le séchage, le nettoyage et l’extraction du matériel destiné à l’analyse. Les prétraitements à appliquer sur les échantillons dépendent à la fois de l’analyse envisagée et de la quantité de matériel disponible.
Analyses des échantillons
Au LGS, pour caractériser les sédiments, on procède aux analyses et mesures suivantes :
Parmi les opérations de laboratoire, l’analyse granulométrique est de loin la plus effectuée. Elle peut être réalisée selon 3 différentes approches basées sur des principes physiques bien établis en sédimentologie. Voici les approches utilisées au laboratoire :
Par tamisage
La méthode consiste à introduire le sédiment désagrégé dans le tamis supérieur d’une colonne de tamisage. L’ouverture des mailles des tamis est d’ordre croissant du bas vers le haute de la colonne. L’agitation de la colonne de tamisage favorise le déplacement des grains vers le bas jusqu’à ce que le sédiment soit piégé dans le tamis dont l’ouverture des mailles est inférieure à la taille nominale des particules. L’éventail des tamis disponibles au LSG couvre un spectre de tailles variant entre 45µm et 16000 µm, à intervalle correspondant au quart de phi, ce qui est conforme aux différentes normes ISO et ASTM. Le tamisage est possible soit en mode sec soit en mode humide (tamis en laiton et en acier inoxydable). Les accessoires essentiels aux opérations tel l’agitateur de tamis (Ro-Tap et le Shaker rotatif) et la balance de précision sont disponibles au LGS. Cette méthode n’est appropriée que pour les fractions de sédiment supérieures à 63µm.
Par décantation dans un fluide
L’analyse granulométrique d’un sédiment par décantation fait appel à la loi de Stokes (Krumbein & Pettijohn, 1938). Elle se base sur le fait que la vélocité d’une particule dans un fluide dépend principalement de sa taille ainsi que de la densité et de la viscosité du liquide dans laquelle elle se déplace. D’autres paramètres influencent, mais dans une moindre mesure, la vitesse de chute de la particule, soit la densité de la particule, sa forme et l’aspect de la surface. Les méthodes d’analyse qui se basent sur ce principe sont aussi couramment utilisées au LGS, soit la pipette, l’hydromètre et le Sédigraph aux rayons X (Micromeritics). L’application du principe de Stokes se limite cependant, aux particules dont le diamètre est inférieur à 63 µm. Bien que le résultat obtenu (diamètre équivalent de Stokes) soit généralement précis, l’analyse peut être longue à réaliser.
Par diffraction du laser
L’analyse de la granulométrie des sédiments par diffraction du laser (diffraction de Mie et de Fraunhofer) se base sur le principe que les particules d’une taille donnée diffractent le laser dans un angle qui est inversement proportionnel à leur taille (McCave & Syvitski, 1991). L’analyse est plus rapide que pour les méthodes précédentes et les résultats sont plus précis. Deux appareils fonctionnent selon ce principe au laboratoire, soit le Compteur de particule Spectrex, basé sur les approximations de Fraunhofer et le Granulomètre au laser Horiba, basé sur les équations de Mie. Le premier permet l’analyse des sédiments dont les particules ont un diamètre se situant entre 7 et 100 µm, le second permet l’analyse d’un éventail plus large, soit la mesure des diamètres compris entre 0,01 et 3000 µm. La méthode répond aux exigences ISO et ASTM, normalisant l’utilisation de la diffraction du laser pour l’analyse granulométrique des sédiments.
Intégration données granulométriques multi-méthodes et interprétation
L’analyse granulométrique d’un sédiment hétérogène (gravier, sable, pélite) se fait souvent par la combinaison de plusieurs approches. Par exemple, la granulométrie de la fraction supérieure à 63µm se fait à l’aide de tamis alors la fraction inférieure à 63µm s’effectue par décantation ou par diffraction du laser. En effet, on évite de tamiser les factions fines puisque le tamisage à travers les mailles dont l’ouverture est inférieure à 45µm est très long et peu efficace. D’autre part la granulométrie des graviers et des sables grossiers basée sur la diffraction du laser comporterait des erreurs parce que, le signal laser surévalue généralement la taille des fractions graveleuses.
Il est important de considérer que chacune des méthodes mentionnées mesure un aspect différent de la particule. En effet, les méthodes de décantation, utilisant le principe de Stokes mesure un diamètre équivalent à une sphère dont la vitesse de chute est la même que la particule alors que les tamis mesure un diamètre nominal qui généralement peut correspondre au rayon intermédiaire. La méthode au laser mesure un diamètre nominal correspondant au plus grand rayon de la particule. L’intégration de données multi-méthodes est généralement ardue et nécessite la formulation de facteurs de conversion pour rendre les données compatibles. Dans ce sens, différents facteurs de correction ont été calculés et testés au laboratoire de sédimentologie pour contrer ce problème.
L’analyse granulométrique aboutit à l’obtention des courbes et de paramètres granulométriques dont l’interprétation permet de caractériser le sédiment. L’analyste est orienté, par la suite vers des outils disponibles pour le calcul des différents paramètres statistiques. La feuille de travail Excel™ Gradistat, Blott (2001) ou le programme informatique PSS de Femco sont les outils disponibles au laboratoire pour le calcul des paramètres. Il trouvera aussi au LGS tout le support technique et pédagogique pour utiliser ces outils et des conseils pour l’interprétation de ses résultats.
Minéraux lourds
L’analyse minéralogique a pour but d’identifier les espèces minérales et le niveau d’altération des minéraux afin de connaître l’origine des sédiments et de déduire les conditions de mise en place. Elle est effectuée à l’aide d’un microscope à lumière polarisée. Au préalable, les minéraux communs (quartz, feldspath, etc.) sont séparés des minéraux lourds par flottaison à l’aide du bromoforme. Les minéraux lourds tels le zircon, le sphène et le grenat sont ensuite fractionnés en fonction de leur degré de magnétisme à l’aide d’un séparateur magnétique (Frantz). Certains des équipements évoqués ici ne sont pas disponibles au LGS mais sont accessibles par l’entremise d’ententes inter-laboratoires obtenues pour le bénéfice des utilisateurs notre laboratoire.
Minéraux argileux
Pour ce qui est des argiles, l’analyse sur poudre sédiment fin complet ou lames orientées (seuls les phyllosilicates) est effectuée au laboratoire de diffraction X du Département de géologie. Les premières étapes des prétraitements peuvent cependant être réalisées au LGS. En effet, le protocole complet de préparation des échantillons et le matériel nécessaire sont disponibles au laboratoire et la technique est connue du personnel du laboratoire.
L’étude de la morphoscopie (état d’usure) et de l’exoscopie (aspect des surfaces) des quartz permet de connaître les facteurs de transport (glacier, eau, vent) et de déduire les environnements sédimentaires dans lesquels les particules ont évolué. Le laboratoire est doté d’équipements nécessaires à la séparation (sous-échantillonnage), le nettoyage et l’analyse des échantillons. La morphoscopie s’effectue généralement sur la fraction granulométrique d’environ 250-355µm, sous une loupe binoculaire à grossissements de 6X, 16X et 40X. Pour l’exoscopie des quartz, l’échantillon est monté sur un plot au LGS et analysé ensuite au microscope électronique à balayage (MEB) du Microlab du Département de géologie.
Bien que les analyses sont faites dans d’autres laboratoires connexes au LGS, l’utilisateur peut bénéficier de l’expertise du personnel du LGS tant lors des traitements des échantillons que lors des analyses et l’interprétation des données.
Le dosage de la teneur en eau peut être connu selon deux procédés au LGS. Un par séjour à l’étuve, l’autre par utilisation d’une balance à chauffage infra-rouge.
Procédé à l’étuve
Le sédiment humide est pesé et mis à l’étuve pour une période de 24 heures à une température de 105°C ± 5°C. Le matériel sec est pesé à nouveau. Le rapport entre le poids de l’eau retiré et le poids de l’échantillon sec permet d’obtenir le taux d’humidité d’un sédiment ou d’un sol.
Voici la façon dont le calcul est effectué :
Teneur en eau = (Poids de l’échantillon humide- poids de l’échantillon sec) / poids de l’échantillon sec.
Exemple :
Échantillon humide 248,4g
Échantillon sec 234,5g
Différence 13,9g
Donc teneur en eau = 6,1g /234,5g = 0,059 ou 5,9%<
Procédé par balance à chauffage infra-rouge
Le sédiment humide est introduit dans le dispositif, la hauteur de la lampe et la température sont ajustées. La teneur en eau peut être calculée lorsque le poids de l’échantillon se stabilise.
Le dosage de la matière organique se fait aussi en fonction de la différence entre poids brut de l’échantillon et celui de l’échantillon dont la matière organique a été retirée.
Il se calcule ainsi :
% de Matière organique = (poids de l’échantillon brut avec MO – poids de l’échantillon sans MO) / Poids de l’échantillon sans MO
Exemple :
Échantillon brut avec MO 234,5g
Échantillon sans MO 228,4g
Différence 6,1g
Donc %MO = 6,1g / 228,4g = 0,026 ou 2,6%
Les analyses suivantes peuvent être réalisées au laboratoire LGS :
- pH (Hanna instruments, Fischer Scientific et Kelway)
- Humidité du sol (Kelway et Moisture balance CENCO)
- Salinité, Conductivité (salinimètre Yellow Springs Inc.)
- Calcimétrie (avec le Calcimètre Bernard)
- Limite de liquidité (Coupole de Cassagrande)
L’analyse d’autres propriétés physicochimiques peuvent être effectuées au laboratoire de chimie des sols du Département de sol et de génie agro-alimentaire et Département du bois et de la forêt.
Accès et tarification
Bien que le laboratoire soit destiné en priorité aux membres du département de géographie, son accès est aussi possible aux membres d’autres départements de l’Université Laval ainsi qu’aux clients externes et, œuvrant dans différents domaines de recherche. Pour toute demande de service, veuillez vous adresser au responsable.
Une grille de tarification a été établie selon différents critères (statut du requérant, nature des travaux, opérateur). Dans des cas particuliers, certains tarifs pourront être négociés avec le responsable du laboratoire.
Ressources et expertise
Équipements
La liste des équipements de base pour les opérations en laboratoire comprend :
- des balances de précision
- des centrifugeuses
- un canon à ultrasons
- des bains à ultrasons
- une fournaise
- des hottes ventilées
- des étuves
- des plaques chauffantes
- des malaxeurs
- des béchers et autres contenants
Sont aussi disponibles les produits essentiels aux prétraitements des échantillons:
- eau déminéralisée (5 accès aux éviers)
- eau distillée
- divers produits chimiques qui doivent être utilisés sous une hotte chimique tels des acides, des peroxydes d’hydrogène, du calgon, du bromoforme et solvants.
De grands espaces de travail sur comptoir et deux réfrigérateurs sont à la disponibilité des usagers du laboratoire.
Un service de prêt de matériels de terrain est également offert.
Exemples de matériel en location:
- Pelles, truelles, tarières
- Carottier (à sédiment et neige)
- Altimètre de haute précision
- GPS
- Stéréoscopes
- Boussole, clinomètre, etc.