Événements
Soutenance de thèse d'Annaelle Piva
10 janvier 2025 14 h
Lieu : Amphithéâtre de l’Humathèque — Campus Condorcet
Vous êtes cordialement invités à la soutenance de thèse de Annaelle Piva au doctorat en sciences géographiques. La séance aura lieu de la France en mode présentiel, le vendredi 10 janvier à 14h (heure de France).
De l’exil à l’errance. La présence des exilés dans les espaces urbains de Paris et de Rome entre autonomie et contrôle
La thèse a pour objet d’étude l'errance des exilés dans les espaces urbains de Paris et Rome. Dans un contexte de sécuritisation et de durcissement des politiques migratoires européennes mais aussi de crise du logement et d’un manque structurel d’hébergements en France et en Italie, de nombreux exilés vivent des expériences de sans-abrisme à différentes étapes de leurs trajectoires. Entre 2015 et 2020, d’imposants campements d’exilés sont installés dans les espaces urbains parisiens et un campement à proximité de la gare de Tiburtina à Rome perdure dans le temps. La thèse est issue d’une ethnographie de quatre ans, menée entre 2018 et 2021, dans les campements parisiens et romains, des squats, des lieux de sociabilités quotidiennes des exilés en ville, mais aussi au sein de collectifs ou d’associations aidant les exilés vivant à la rue. Elle appréhende l’errance comme la mobilité produite par l’achoppement de l’autonomie des personnes exilées aux dispositifs de contrôle mis en œuvre à différentes échelles, tant par les politiques migratoires européennes et nationales que par les politiques de gestion de l’indésirabilité en ville. Cette confrontation de l’autonomie et du contrôle reconfigure les trajectoires des personnes exilées et impactent leurs pratiques spatiales ainsi que les relations qu’ils sont en mesure de nouer. La thèse tente d’ouvrir la « boîte de noire » de ces reconfigurations et de l’expérience éminemment spatiale de l’errance en passant par le prisme des espaces urbains de Paris et de Rome afin de comprendre comment se construit l’autonomie des personnes exilées « en route » et à quelles limites elle se heurte. Réciproquement, elle analyse les modalités de contrôle de la présence des exilés à l’échelle urbaine et la manière dont elles produisent des mobilités et un rapport à la ville spécifique.
À la croisée des études migratoires et urbaines, mettant en dialogue les travaux sur le sans-abrisme et ceux portant sur les trajectoires migratoires et leurs infrastructures relationnelles, les résultats de la thèse mettent en lumière des infrastructures d’arrivée différenciées et la prépondérance d’un accueil réalisé par le bas par les personnes exilées et les acteurs de l’aide. Ils montrent aussi l’importance de l’autonomie relationnelle pour penser la reconfiguration des réseaux d’acteurs qui permettent aux personnes migrantes de faire face aux blocages liés aux politiques de contrôle de leurs mobilités et de leur présence.
Informations supplémentaires :
Membres du jury
Présidente et examinatrice UL | Pamela Colombo | Faculté de sociologie, Université Laval |
Directrice de recherche | Danièle Bélanger | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Directrice de recherche (Université partenaire) | Nadine Cattan | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne |
Examinateur externe | Bénédicte Michalon | Unité Mixte de Recherches (UMR) Passages |
Examinateur interne (Université partenaire) Examinateur supplémentaire | Antoine Fleury Laurent Faret | Unité Mixte de Recherche (UMR) Géographie-cités Université Paris-Cité, Laboratoire CESSMA |
5 à 8 Forêt, bois et environnement
16 janvier 2025 17 h-20 h
Lieu : Salle Gilbert Tardif, pavillon Gene-H.-Kruger et en ligne
Venez entendre parler les étudiants de leurs projets de recherche dans une ambiance décontractée! Ouvert à tous, le 5 à 8 est un moment pour échanger après de courtes présentations sur le génie du bois, l'environnement et les sciences forestières.
Thèmes et présentations
- Méthodes d'inventaire forestier amélioré, Alexandre Morin-Bernard
- Aménagement, Frédéric Brunet
- Environnement, Maxime Brousseau
- Foresterie autochtone, Laurence Boudreault
- Génie du bois, Maylis Carrière
Journée de rédaction aux cycles supérieurs
20 janvier 2025 8 h
Lieu : CMT-1110
Cet hiver, venez rédigez avec vos pairs! Offrez-vous un moment silencieux, serein et sans distraction pour favoriser votre motivation et votre productivité. Venez partager cette expérience avec d'autres personnes qui vivent les mêmes défis que vous !
Plusieurs dates disponibles :
Horaire : 8h-16h
Lieu : CMT-1110
Café, thé et collations offerts !
Journées gratuites et réservées aux personnes étudiant à la FFGG, à la FSAA et à la FSG. Inscription obligatoire
Conférence «Du stage à la recherche : Une passion canadienne»
20 janvier 2025 11 h
Lieu : Pavillon Gene-H.-Kruger, salle 2320-2330
Le 20 janvier à 11h, rejoignez-nous au Pavillon Gene-H.-Kruger (GHK-2320-2330) pour une conférence captivante présentée par Monica Gagnier, une passionnée de foresterie qui a parcouru le Canada pour nous immerger dans les pratiques forestières qui façonnent notre territoire.
Intitulée « Du stage à la recherche : Une passion canadienne », cette conférence vous offrira l’opportunité de découvrir des expériences enrichissantes de Monica en gestion forestière à travers plusieurs provinces, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve-et-Labrador. À travers ses récits fascinants et les perspectives tirées de son parcours, elle vous immergera dans les défis, les pratiques et la diversité des forêts canadiennes.
Résumé de la conférence : Les forêts couvrent 40 % du territoire canadien. Mais comment sont-elles aménagées d’un océan à l’autre ? Monica Gagnier partagera ses expériences variées : des stages en foresterie à travers la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, l’Ontario, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que ses recherches dans le cadre de sa maîtrise en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Découvrez ses apprentissages sur la gestion forestière au Canada, ainsi que des anecdotes marquantes et parfois insolites vécues sur le terrain. Cette conférence promet d’être une source d’inspiration pour mieux comprendre les enjeux et les pratiques de la foresterie canadienne.
Monica Gagnier est étudiante à la maîtrise en sciences forestières sous la direction d’Evelyne Thiffault et la codirection de Nelson Thiffault (Ressources naturelles Canada). Originaire de l’Ontario, Monica a toujours été passionnée par le plein air. En 2018, elle a entrepris un baccalauréat en aménagement et environnement forestier à l’Université Laval. Animée par le désir de comprendre la gestion forestière à l’échelle nationale, elle a effectué des stages dans diverses régions canadiennes : l’Ouest, les Prairies, le Centre et les Maritimes. Ces expériences ont enrichi sa vision et ses compétences en foresterie. Aujourd’hui, Monica partage avec enthousiasme ses apprentissages et ses aventures pour inspirer ses pairs.
Dîner-causerie
22 janvier 2025 12 h
Lieu : ABP-1128
Tu étudies aux cycles supérieurs et tu voudrais échanger avec d’autres sur ton expérience? Tu recherches des astuces concrètes? Tu vis de l’isolement dans tes études?
Les dîners-causeries sont faits pour toi. Ils sont organisés en collaboration avec le Centre d'aide aux étudiants.
Dates:
- Le mercredi 22 janvier 2025 - La gestion du stress aux cycles supérieurs - ABP-1128
- Le mercredi 19 février 2025 - Trouver ses astuces pour rédiger efficacement - CMT-3306
- Le mercredi 19 mars 2025 - Les défis financiers aux cycles supérieurs - CMT-3306
- Le mercredi 16 avril 2025 - Surmonter les obstacles aux cycles supérieurs ABP-1128
Horaire : 12h-13h30
Thématiques abordées cet hiver : gestion du stress, astuces de rédaction, défis financiers, obstacles aux cycles supérieurs
Activités gratuites réservées aux personnes étudiant à la FFGG, à la FSAA et à la FSG.
Inscription obligatoire.
La pathologie forestière à l'heure de la génomique
22 janvier 2025 12 h-13 h
Lieu : Salle 2320-2330 pavillon Kruger et par Zoom
Pauline Hessenauer, professeure adjointe au Département des sciences du bois et de la forêt à l'Université Laval, va présenter ses recherches en pathologie forestière. La conférence aura lieu en salle et par vidéoconférence.
Résumé :
Si les maladies forestières sont une composante naturelle des écosystèmes, certaines épidémies peuvent avoir des effets dévastateurs sur leurs hôtes, modifiant profondément nos forêts et nos villes. Identifier les mécanismes moléculaires moteurs de l’évolution des pathogènes est essentiel pour mieux détecter et gérer les épidémies. De plus, toutes les maladies ne provoquent pas d’effet spectaculaires dans leur population d’hôtes, leur répartition et incidence étant fortement influencée par les conditions climatiques locales. Qu'il s'agisse de nouvelles introductions d'espèces, de changements environnementaux ou de dynamiques évolutives, Pauline Hessenauer met à profit des outils génomiques et bio-informatiques pour analyser ces phénomènes et développer des solutions moléculaires innovantes pour mieux comprendre et prédire les maladies forestières. Elle abordera notamment l’hybridation chez les champignons responsables de la maladie hollandaise de l’orme, un phénomène clé qui contribue à leur diversité génétique et à leur capacité à s’adapter à de nouvelles conditions environnementales. En parallèle, elle explorera la convergence évolutive dans l’adaptation au climat chez plusieurs autres espèces de pathogènes forestiers, en montrant comment des organismes distincts peuvent développer des mécanismes similaires pour survivre dans des environnements changeants. Enfin, Pauline présentera ses travaux sur la traçabilité génomique des arbres, durant lesquels elle utilise des approches de machine learning pour identifier la provenance d'arbres à partir de données génomiques.
Biographie :
Pauline Hessenauer est professeure adjointe au Département des sciences du bois et de la forêt à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l'Université Laval depuis 2024. Ses activités portent sur la recherche en pathologie forestière et mycologie, ainsi que sur l’enseignement de ces disciplines. Après avoir obtenu une licence puis un master en biologie évolutive, écologie et évolution à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, en France, elle a décroché un doctorat en pathologie forestière à l'Université Laval en 2021, où elle a étudié la génomique des populations de l'agent pathogène responsable de la maladie hollandaise de l’orme. Par la suite, Pauline a mené des recherches postdoctorales à l’Université de Colombie-Britannique, se concentrant sur la convergence évolutive dans l'adaptation des pathogènes forestiers au climat. Elle a ensuite réalisé un second postdoctorat, en collaboration avec l’Université de Calgary et le Service canadien des forêts, portant sur la traçabilité génomique des essences forestières.
Journée carrière en foresterie, géographie et environnement
23 janvier 2025 10 h 30-14 h 30
Lieu : Pavillon Gene-H.-Kruger, salles 2320-2330
Cette journée est une occasion privilégiée de présenter votre organisation en tant qu'employeur de choix et de faire connaître vos offres d'emploi et de stages. Les étudiants et les diplômés des programmes de foresterie et de géographie ainsi que d'autres programmes liés à l'environnement sont conviés à cet événement.
Déroulement :
En présence : 23 janvier de 10 h 30 à 14 h 30
Accès virtuel : Après l'événement en présence, les visiteurs auront accès aux kiosques virtuels des entreprises. Ils pourront consulter les profils, postuler aux offres et contacter les recruteurs par courriel ou via LinkedIn jusqu'au 25 janvier inclusivement.
Coût :
Inscription régulière: 650$
PME (moins de 500 employés) et organisations du secteur public : 450$
OBNL : 250$
Ce montant comprend :
- Un emplacement d'une largeur de 6 pi, incluant une table et deux chaises;
- le repas du midi, du café et des collations durant la journée pour jusqu'à 3 représentants;
- l'accès au Wifi;
- un kiosque virtuel en ligne du 23 au 25 janvier;
- l'accès au profil et coordonnées des étudiants qui auront visité votre kiosque virtuel;
- l'affichage de vos offres d'emploi et de stage dans le site du SDP et à votre kiosque virtuel.
Vous pourrez apporter un roll-up, une nappe ou des accessoires pour personnaliser l’espace qui vous sera alloué, pourvu que le matériel d’affichage n’excède pas 6 pieds de largeur. Les stands corporatifs ne sont pas permis.
Notez que votre kiosque ne comprend pas l'accès à une prise électrique.
Pour des renseignements additionnels, communiquez avec nous à: jc-ffgg@ulaval.ca
Café conférence forestier: Foresterie urbaine - Microforêts en ville et solutions pour sites miniers
28 janvier 2025 7 h 30-9 h
Lieu : Salle Gilbert Tardif, pavillon Gene-H.-Kruger et en ligne
Dans le cadre de ce Café conférence forestier sur la foresterie urbaine, deux thèmes seront abordés. Tout d'abord, nous explorerons le concept de microforêts, qui connaît un essor dans les villes québécoises depuis 2021. Nous examinerons son application au Québec ainsi que les résultats observés, en mettant un accent particulier sur l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal. Ensuite, nous présenterons les conclusions d’une étude visant à déterminer la meilleure pratique pour favoriser l’établissement et la survie des semis forestiers dans le cadre de la revégétalisation d’un site minier. L’étude s’interroge : faut-il privilégier une couverture de 100 % de légumineuses ou de 100 % de graminées?Dans le cadre de ce Café conférence forestier sur la foresterie urbaine, deux thèmes seront abordés. Tout d'abord, nous explorerons le concept de microforêts, qui connaît un essor dans les villes québécoises depuis 2021. Nous examinerons son application au Québec ainsi que les résultats observés, en mettant un accent particulier sur l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal. Ensuite, nous présenterons les conclusions d’une étude visant à déterminer la meilleure pratique pour favoriser l’établissement et la survie des semis forestiers dans le cadre de la revégétalisation d’un site minier. L’étude s’interroge : faut-il privilégier une couverture de 100 % de légumineuses ou de 100 % de graminées?
Conférencières:
- Audrey Boulanger-Messier, ing.f., Conseillère en environnement dans la division de la foresterie urbaine et de l’horticulture à la Ville de Québec
- Dominique Barrette, ing.f., Ph. D., Conseillère, division Parcs, Foresterie et Transition écologique, Arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Ville de Montréal
Café et muffins seront servis dès 7h30. La conférence débute à 8h00.
À la suite de la conférence, Mme Boulanger-Messier et Mme Barrette répondront aux questions des participants.
L’entrée est gratuite et ouverte à tous.
Virtuel : Cliquez sur le lien suivant pour rejoindre la conférence
Pour obtenir un certificat de participation pour l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, vous devez vous inscrire sur le site de l’Ordre.
S'inscrire
Confirmez votre participation au plus tard à 8 h 15 le jour même, autrement l'accès ne sera plus possible.
Cette présentation compte pour 1 heure de formation continue
Les « Café conférence forestier » sont une présentation de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec (OIFQ), de l’Association des étudiants gradués en foresterie de l’Université Laval (AFOR) et de l'Institut forestier du Canada (IFC).
Soutenance de thèse de David Voyer
28 janvier 2025 9 h
Lieu : Pavillon Envirotron, salle EVT-1240
Qualité du bois et croissance de l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.) à la limite nordique de son aire de répartition
Avec l’impact grandissant des changements climatiques et l’augmentation des températures, l’avenir des érablières à la limite nordique de leur répartition est de plus en plus incertain. Un des scénarios plausibles est que ces érablières pourraient bénéficier des changements climatiques, ce qui les rendrait éventuellement plus désirables pour la production de bois de haute qualité. En contrepartie, la qualité de ces érablières semble actuellement plus faible que ce qui est habituellement observé plus au sud, générant d’importants défis de rentabilité actuelle pour leur aménagement. Ainsi, il devenait essentiel de mieux comprendre les facteurs influençant la qualité actuelle de l’érable à sucre, afin de pouvoir envisager son évolution future et d’accompagner la mise en place potentielle d’un aménagement forestier de qualité. Un vaste dispositif d’échantillonnage dendrochronologique a été mis en place pour procéder à l’analyse du patron de croissance de ces peuplements nordiques et de la proportion de coloration du bois et de carie de cœur les impactant. Les résultats du premier chapitre ont démontré que la présence de sporophores et de fentes, ainsi que le diamètre et la température moyenne observés sur un site donné, étaient des aspects essentiels pour parvenir à évaluer rapidement la qualité interne de l’érable à sucre. Ces liens nous ont permis d’établir que, de manière générale, le sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest est le secteur au Québec où la proportion de coloration et de carie de cœur est la plus importante. Par la suite, nous avons démontré dans le deuxième chapitre que la coloration de cœur était reliée à l’âge des tiges, mais aussi aux chutes de croissance. Sur ce dernier point, une des pires périodes de chutes de croissance pour l’érable à sucre, survenue entre les années 1970 et 1990, semblait étroitement corrélée à la proportion de coloration de cœur actuellement observée à la limite nordique de cette espèce. Nous avons également déterminé dans le troisième chapitre qu’en plus de l’âge des tiges et de la compétition environnante, les gels tardifs printaniers et les sécheresses sont en partie responsables des chutes de croissance observées. Finalement, nous avons déterminé dans le quatrième chapitre qu’il semble que l’érable à sucre pourrait effectivement profiter des changements climatiques à sa limite nordique, et ce, malgré l’occurrence accrue d’événements climatiques comme les sécheresses. Ainsi, l’aménagement que nous réalisons aujourd’hui aura le potentiel d’accélérer les changements prévus dans ces érablières, à condition qu’il soit en mesure de favoriser la résilience de ces peuplements face aux événements climatiques.
Informations supplémentaires :
Membres du jury
Président | André Desrochers | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Directeur de recherche | Alexis Achim | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Codirecteur de recherche | Fabio Gennaretti | Chaire de recherche du Canada en dendroécologie et en dendroclimatologie, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue |
Examinateur UL | Alexandre Morin-Bernard | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Examinateur non UL | Yan Boucher | Département des sciences fondamentales, Université du Québec à Chicoutimi |
Examinateur externe | Mathieu Lévesque | École polytechnique fédérale de Zurich |
Soutenance de thèse de Manon Beaufils-Marquet
30 janvier 2025 13 h
Lieu : Pavillon Gene-H.-Kruger, salle 2320-2330
Élaboration d’alternatives aux isolants giclés en construction en bois.
Le secteur de la construction représente 37 % des émissions de gaz à effet de serre et consomme 30 % de l’énergie produite dans le monde, majoritairement d’origine fossile. L’utilisation de cette énergie se partage entre la phase de construction et celle d’utilisation des bâtiments. L'isolation des bâtiments permet de réduire cette consommation en phase d’emploi en optimisant la gestion du chauffage. Cependant, les matériaux d'isolation traditionnels, comme la mousse polyuréthane giclée, reposent sur des ressources fossiles non renouvelables. Des isolants biosourcés, comme la ouate de cellulose ou la fibre de chanvre, sont des alternatives déjà envisagées, mais les propriétés de ces matériaux ne permettent pas de compenser les performances de la mousse polyuréthane en termes de conductivité thermique, perméance à l’air et à l’humidité notamment.
Ce projet de recherche explore la substitution des composés pétrosourcés par des bioressources dans la mousse polyuréthane giclée en s’intéressant aux filaments de cellulose (CFs) produits par l’entreprise Kruger inc. à partir de pâte Kraft blanchie de résineux du Nord, préservant la longueur des filaments produits. La cellulose, le biopolymère le plus abondant dans la nature, offre un potentiel intéressant en raison de ses propriétés mécaniques et thermiques et de sa disponibilité. De plus, elle comporte des fonctions hydroxyles qui la rendent modifiable chimiquement. L'objectif principal de ce projet est donc de développer un isolant giclé pour la construction en bois, en valorisant cette ressource, tout en réduisant l'utilisation de matériaux pétrosourcés et en maintenant les performances des isolants actuels.
Le potentiel des CFs en tant que charge dans une mousse polyuréthane a été évalué et les performances ont été comparées aux mousses de référence préparées au laboratoire sans composants biosourcés. Les formulations de mousse ont été ajustées en ajoutant des CFs à différents pourcentages, puis leurs propriétés (viscosité, morphologie, perméabilité à la vapeur d'eau, densité, conductivité thermique et résistance à la compression) ont été étudiées. Les CFs ont eu un impact significatif sur les propriétés de la mousse, notamment sur la taille des cellules et la sorption de vapeur. Les quantités de filaments étudiées (1 %m/m CF, 2.5 %m/m CF et 5 %m/m CF) dans la mousse ont permis de respecter les attentes de la norme associée aux mousses polyuréthanes pulvérisées de densité moyenne. Cependant, les résultats conduisent à des améliorations minimes des propriétés sans substitution des composants pétrochimiques. Lorsqu'utilisés en quantités excessives, ici supérieur ou égal à 5 %m/m, les CFs détériorent les propriétés du matériau, ce qui ne permet d'en intégrer qu'une faible proportion i.e., inférieure à 5 %m/m CF. L'utilisation de la cellulose comme simple charge a montré ses limites et est insuffisante pour réduire l'impact environnemental des mousses de polyuréthane. Il est donc nécessaire de se concentrer sur la substitution des produits à base de pétrole contenus dans les mousses.
La modification chimique des CFs pour substituer le polyol pétrosourcé a ensuite été étudiée. Deux méthodes d'éthérification ont été employées (à partir de glycérol dans un cas et de glycidol et éthylène carbonate dans un deuxième cas) pour modifier les CFs, produisant des fonctions réactives et accessibles à partir des groupes hydroxyles pour réagir avec l’isocyanate présent. Les polyols résultants et les mousses de polyuréthane ont été caractérisés. Les mêmes propriétés qu’en première partie ont été étudiées. Les résultats ont montré une réactivité réduite des polyols biosourcés, impactant la taille et l'ouverture des cellules, et entraînant une détérioration des propriétés mécaniques conduisant à une non-conformité aux normes canadiennes sur les mousses polyuréthane. Malgré cela, des résultats prometteurs de conductivité thermique ont été obtenus en restant compétitif face à la conductivité thermique d’isolants conventionnels (laine de roche ou fibre de bois).
Enfin, cette étude a permis d’évaluer la modification des CFs comme solution ignifuge durable pour améliorer les performances environnementales de la mousse de polyuréthane et réduire sa toxicité en cas d'incendie. En effet, le retardateur commercial et pétrosourcé actuellement utilisé, le phosphate de tris(1-chloro-2-propyle) (TCPP) qui est un composé chloré, émet des fumées toxiques pour l'homme lors d'incendies. Les CFs ont été traités avec des composés à base d'azote et de phosphore pour obtenir des complexes polyélectrolytes (PEC) et des produits couche-par-couche (LbL). La morphologie, les propriétés thermogravimétriques, le comportement au feu et la sorption de la vapeur d'eau ont été caractérisés. Bien que les niveaux d'imprégnation en phosphore soient faibles comparé à la littérature, les CFs modifiées ont montré des propriétés prometteuses, comparables au retardateur de flamme commercial à quantité de phosphore équivalent, tout en produisant moins de fumée.
Informations supplémentaires :
Membres du jury
Présidente | Marie-Hélène Vandersmissen | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Directrice de recherche | Véronic Landry | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Codirecteur de recherche | Pierre Blanchet | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Examinatrice non UL | Flavia Braghiroli | Université du Québec en Abitibi-Temiscamingue |
Examinateur UL | Denis Rodrigue | Faculté des sciences et de génie, Université Laval |
Examinatrice externe | Wendy Rodriguez Castellanos | Innofibre |
Sciences et Apéro géomatique
31 janvier 2025 15 h
Lieu : salle 1516 du pavillon Casault
Sciences et Apéro organisé par le Centre de recherche en données et intelligences géospatiales est de retour pour 2025. Au programme, des présentations captivantes de travaux novateurs par des chercheuses et chercheurs. C’est l’occasion idéale pour prolonger les échanges dans une ambiance détendue autour d’une boisson conviviale.
Conférenciers:
- Lamiae El Mendili: Bridging the gap: Harnessing synthetic data for real-world semantic segmentation of 3D lidar point clouds.
- Sloboban Radosaljevic, Technologie Lidar et son potentiel dans la recherche création.