Les tabous du tourisme de masse
31 mai 2021
Le Vieux-Québec a souffert plus que les autres de la pandémie. Sa forte dépendance au tourisme de masse (une «monoculture», comme on s’est mis à l’appeler) a rendu le quartier vulnérable.
On ne l’avait pas assez vu venir, portés par nos succès et nos grosses statistiques. Mais maintenant qu’on y est, la question devient incontournable : Veut-on continuer avec le modèle du tourisme de masse?
Cela pose la question du nombre de visiteurs souhaitable, mais aussi celle du contenu touristique. Il peut sembler incongru de parler de «surtourisme» alors que l’industrie est affamée et les taux d’occupation, faméliques. La pandémie permet cependant de regarder les choses d’un autre angle. Comme pour l’organisation du travail et l’aménagement des centres-villes, des rues et espaces publics. Voudra-t-on continuer à laisser entrer des visiteurs à pleines portes sur les quais du Port et au déversoir de bus de place d’Armes? Devenir dans 10 ans une Venise encombrée? Où voudra-t-on revoir le modèle? Cibler des clientèles différentes qui viendront de moins loin peut-être.
Mieux tenir compte des empreintes écologiques laissées sur les chemins qui mènent à Québec et de celles laissées pendant le séjour.
«Deux écoles s’affrontent», dit constater Laurent Bourdeau, spécialiste en tourisme au Département de géographie de l’Université Laval. Il y a ceux qui «tapent du pied», impatients que «la grosse machine reparte». Et d’autres qui croient qu’il faut repenser le modèle. On risque ici de se heurter à quelques «tabous», prévient M. Bourdeau. Et à quelques paradoxes. «Dans une logique de volume, Québec se tire une balle dans le pied», dit-il.
Lisez la suite de la chronique de François Bourque dans Le Soleil