Découvrez les balados "Sous les barrages : Tshishe Manikuan"
15 octobre 2024
L’idée derrière la création de cette série de balados est née lors d’un séjour de recherche à la Station Uapishka, regroupant des chercheures du Département de géographie de l’Université Laval (Justine Gagnon et Caroline Desbiens), des membres de la communauté de Pessamit (Moïse Ashini et Joseph-Louis Vachon) et des employées et employés de la Station. Le séjour avait pour but de mieux saisir les particularités du patrimoine territorial innu associé à la rivière Manicouagan et d’échanger autour d’une collaboration en devenir. Ce séjour s’inscrivait par ailleurs à la suite des recherches doctorales de Justine Gagnon, menées en collaboration avec la communauté de Pessamit et ayant pour objectif de documenter et de visibiliser les témoignages livrés à différentes époques entourant la construction des grands barrages sur le Nitassinan de Pessamit, tout en mettant en lumière la singularité du patrimoine innu issu du mode de vie nomade.
Les Innus ont longtemps mené une vie nomade, voyageant entre la côte et leur territoire ancestral le long des rivières, chassant pendant l’hiver. Cependant, les barrages construits à partir des années 1950 ont submergé sous l’eau et le béton les traces de leurs passages, villages temporaires et cimetières le long des rivières Pessamiu Shipu, Manikuakanishtiku et Piletipishtiku. Mais s’il y a une chose que le développement hydroélectrique n’a pas effacé, ce sont les souvenirs que les « derniers nomades » ont conservé de leur vie en territoire.
Productions Innu Assi, Terre Innue et Radio-Canada OHdio sont fières de présenter le balado Sous les barrages : Tshishe Manikuan réalisé par Jean Luc Kanapé et porté par la voix des aînées et ainés des Innus de Pessamit. Décliné en sept épisodes, Sous les barrages : Tshishe Manikuan est disponible depuis le 23 septembre 2024 sur Radio-Canada OHdio.
À PROPOS DU RÉALISATEUR Jean Luc Kanapé
Jean Luc Kanapé est un Innu de Pessamit dont les ancêtres ont arpenté le territoire. Sa façon unique d’être et de raconter nous fait voyager tant sur la rivière Manikuakanishtuku, qu’en profondeur, dans le cœur des gens et des aînés qu’il rencontre. Jean Luc travaille à la conservation du territoire à temps plein, tout en offrant des séjours éducatifs à des jeunes de sa communauté. Il est aussi chanteur (anciennement du groupe Petapan) et acteur (Nouveau-Québec de Sarah Fortin).
À PROPOS de la chercheuse et idéatrice Justine Gagnon
Justine Gagnon est professeure au département de géographie de l’Université Laval et responsable scientifique à la Chaire de recherche du Canada en patrimoine et tourisme autochtones. Ses travaux portent sur la manière dont les géographies autochtones s’actualisent, résistent et composent avec les contraintes imposées par la souveraineté étatique, l’exploitation des ressources naturelles et l’ensemble des politiques qui affectent de près ou de loin l’horizon d’action et d’affirmation des Peuples autochtones au Québec et au Canada.
ÉPISODE 1 - L’APPEL DU GRAND NORD
À chaque année, nos familles partaient de la plage de Pessamit en canot pour rejoindre leur territoire ancestral et y chasser tout l’hiver. Véritable rituel, ce périple vers l’intérieur des terres qui durait plus d’un mois, relevait d’une ingénieuse préparation.
ÉPISODE 2 - SUR LES PAS DE NOS ANCÊTRES
Remonter les rivières Pessamiu Shipu, Manikuakanishtiku et Piletipishtiku voulait dire portager; contourner des chutes hautes de plusieurs étages, mais surtout, marcher sur les pas de nos ancêtres! Portager notre « maison » sur notre dos, c’était tellement éprouvant que certains avaient même développé la bosse du canot sur leur cou. Et ça, pour les femmes, c’était attrayant!
ÉPISODE 3 - DONNER VIE ET S’ENTRAIDER
Partir à des centaines de kilomètres sur notre territoire de chasse, ce n’était pas un voyage, c’était notre mode de vie. Il fallait savoir accoucher, se soigner, tout faire par nous-même. Pour survivre dans ces conditions parfois extrêmes, il fallait avoir des connaissances fines de la nature et il fallait aussi savoir s’entraider.
ÉPISODE 4 - AU COEUR DE NOTRE MODE DE VIE
Une fois rendu chez-nous, dans le Nutshimit, chaque famille rejoignait son camp de chasse. Les femmes, les enfants et bien souvent nos grands-parents y passaient tout l’hiver. Les femmes attendaient vaillamment leurs maris, qui partaient parfois plusieurs semaines pour trapper et chasser le gros gibier. Elles arrangeaient les peaux pour les vendre au retour, tout en veillant au bon fonctionnement du camp.
ÉPISODE 5 - LA SAGESSE DE LA SURVIE
Les grandes chasses pouvaient durer des semaines. Basés dans leurs camps satellites, situés à une centaine de kilomètres du maître-camp, les chasseurs traquaient le gibier pour espérer nourrir leur famille. Au creux de l’hiver, il arrivait que nos familles connaissent la famine. Mais c’est parfois dans les pires moments que la sagesse humaine se révèle.
ÉPISODE 6 - LE CHANT DU RETOUR
Après des mois passés sur le territoire, à la fonte des glaces, il était temps de redescendre au village. On s’arrêtait à la fourche, à la décharge de Tshishe Manikuan et Mushaulakan, et on y attendait les familles qui feraient le voyage de retour avec nous. Lorsque les réserves de nourriture étaient à sec, des caches de survie permettaient d’assouvir notre faim le long du parcours.
ÉPISODE 7 - SOUS LES BARRAGES
Après avoir vécu comme ça pendant des dizaines et des dizaines d’années, notre mode de vie s’est éteint. Sans avoir été prévenus, des barrages hydroélectriques ont été construits, les rivières ont gonflé et nos campements et équipement de chasse ont disparu. Sous ces barrages se cachent notre histoire, notre identité, dans notre cœur.
INSTALLATION À PESSAMIT
Sous les barrages : Tshishe Manikuan se présente sous forme de balado, mais aussi d’une installation de panneaux d’interprétation pour un parcours autonome sur le site traditionnel près du Centre communautaire Ka Mamuitunanut (2, rue Kepetakan, Pessamit). Présentée en collaboration avec Tourisme Pessamit, cette expérience immersive au coeur de la culture et des traditions ancestrales des peuples autochtones, et plus spécifiquement celles des Innus de Pessamit et de la région de la Côte-Nord, est offerte au public jusqu’au 25 octobre.
Le projet SOUS LES BARRAGES : TSHISHE MANIKUAN est rendu possible grâce à la participation financière de Patrimoine Canada, du Conseil des arts du Canada et de la Société du Plan Nord. Le projet a été développé en partenariat avec la Station Uapishka et la Réserve Mondiale de la Biosphère Manicouagan Uapishka (RMBMU).
SOUS LES BARRAGES : TSHISHE MANIKUAN de Jean Luc Kanapé
Balado. 7 épisodes de 25 à 45 minutes. 2024. En version originale française et innu-aimun.
Réalisation : Jean Luc Kanapé | Scénario et concept : Jean Luc Kanapé et Karine Lanoie-Brien | Production : Frédérique Alain (Productions Innu Assi) | Production exécutive : Kim O’Bomsawin (Productions Innu Assi) | Idée originale : Justine Gagnon et la Station Uapishka | Illustrations : Mali Rock-Hervieux | Graphisme : Sarah Warren | Musique : Matiu (Matthew Vachon) | Conception sonore : Benoît Dame et Jérémie Jones
Facebook : facebook.com/Souslesbarrages
Instagram : instagram.com/souslesbarrages
Site web : souslesbarrages.com
Source: Communiqué de presse de Radio-Canada SOUS LES BARRAGES : TSHISHE MANIKUAN