La mort subite du sapin baumier attribuée à des anomalies climatiques
11 décembre 2024
Les changements climatiques pourraient accroître la fréquence de ce phénomène en milieu naturel et compliquer la vie des producteurs d'arbres de Noël.
Un article d’ULaval nouvelles
En 2018, depuis le Wisconsin jusqu'au Nouveau-Brunswick, des sapins baumiers se coloraient de rouge vif et mouraient sur pied sans que l'on comprenne pourquoi. Bien qu'un insecte et un champignon aient été soupçonnés, aucun responsable n'avait pu être formellement identifié pour expliquer ce que les scientifiques nomment la mort subite du sapin baumier. Dans un article publié cet automne par la revue Frontiers in Forests and Global Change, trois chercheurs qui ont revisité l'affaire proposent un nouveau suspect: les anomalies climatiques survenues en 2017 et 2018.
Deux raisons ont poussé cette équipe vers cette piste. «D'une part, un phénomène qui survient de façon synchrone sur un aussi vaste territoire nous conduit à soupçonner un effet climatique qui se manifeste à grande échelle. D'autre part, on sait que le sapin baumier est une espèce plus sensible au manque d'eau que les autres arbres avec qui il cohabite», explique le responsable de l'étude, Loïc D'Orangeville, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt et chercheur au Centre d'étude de la forêt de l'Université Laval.
Le Nouveau-Brunswick a été particulièrement touché par la mort subite du sapin baumier en 2018. Des inventaires aériens réalisés dans cette province ont révélé que 115 secteurs d'aménagement avaient été frappés. Dans 15% de ces zones, la mortalité des sapins se situait entre 6% et 30% alors qu'elle dépassait 30% dans 3% des zones.