Soutenance de thèse de David Voyer
28 janvier 2025 9 h
Lieu : Pavillon Envirotron, salle EVT-1240
Qualité du bois et croissance de l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.) à la limite nordique de son aire de répartition
Avec l’impact grandissant des changements climatiques et l’augmentation des températures, l’avenir des érablières à la limite nordique de leur répartition est de plus en plus incertain. Un des scénarios plausibles est que ces érablières pourraient bénéficier des changements climatiques, ce qui les rendrait éventuellement plus désirables pour la production de bois de haute qualité. En contrepartie, la qualité de ces érablières semble actuellement plus faible que ce qui est habituellement observé plus au sud, générant d’importants défis de rentabilité actuelle pour leur aménagement. Ainsi, il devenait essentiel de mieux comprendre les facteurs influençant la qualité actuelle de l’érable à sucre, afin de pouvoir envisager son évolution future et d’accompagner la mise en place potentielle d’un aménagement forestier de qualité. Un vaste dispositif d’échantillonnage dendrochronologique a été mis en place pour procéder à l’analyse du patron de croissance de ces peuplements nordiques et de la proportion de coloration du bois et de carie de cœur les impactant. Les résultats du premier chapitre ont démontré que la présence de sporophores et de fentes, ainsi que le diamètre et la température moyenne observés sur un site donné, étaient des aspects essentiels pour parvenir à évaluer rapidement la qualité interne de l’érable à sucre. Ces liens nous ont permis d’établir que, de manière générale, le sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest est le secteur au Québec où la proportion de coloration et de carie de cœur est la plus importante. Par la suite, nous avons démontré dans le deuxième chapitre que la coloration de cœur était reliée à l’âge des tiges, mais aussi aux chutes de croissance. Sur ce dernier point, une des pires périodes de chutes de croissance pour l’érable à sucre, survenue entre les années 1970 et 1990, semblait étroitement corrélée à la proportion de coloration de cœur actuellement observée à la limite nordique de cette espèce. Nous avons également déterminé dans le troisième chapitre qu’en plus de l’âge des tiges et de la compétition environnante, les gels tardifs printaniers et les sécheresses sont en partie responsables des chutes de croissance observées. Finalement, nous avons déterminé dans le quatrième chapitre qu’il semble que l’érable à sucre pourrait effectivement profiter des changements climatiques à sa limite nordique, et ce, malgré l’occurrence accrue d’événements climatiques comme les sécheresses. Ainsi, l’aménagement que nous réalisons aujourd’hui aura le potentiel d’accélérer les changements prévus dans ces érablières, à condition qu’il soit en mesure de favoriser la résilience de ces peuplements face aux événements climatiques.
Informations supplémentaires :
Membres du jury
Président | André Desrochers | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Directeur de recherche | Alexis Achim | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Codirecteur de recherche | Fabio Gennaretti | Chaire de recherche du Canada en dendroécologie et en dendroclimatologie, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue |
Examinateur UL | Alexandre Morin-Bernard | Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval |
Examinateur non UL | Yan Boucher | Département des sciences fondamentales, Université du Québec à Chicoutimi |
Examinateur externe | Mathieu Lévesque | École polytechnique fédérale de Zurich |